Ce jeudi 28 novembre, le Train de la solidarité a été inauguré à la gare de Lyon, à Paris. Ce projet a été mis en place dans le cadre du Forum mondial sur les réfugiés, qui aura lieu du 16 au 18 décembre à Genève. Il vise à parcourir la France, afin de rencontrer les acteurs locaux et de sensibiliser à la situation des réfugiés. La Diair et l’UNHCR ont également reçu l’aide de plusieurs partenaires pour ce projet.
Valérie Faillat, déléguée générale de la Fondation Sanofi Espoir. Photo : UNHCR.
Valérie Faillat, déléguée générale de la Fondation Sanofi Espoir
En quoi consiste l’engagement de la Fondation Sanofi Espoir pour l’intégration des réfugiés ?
Valérie Faillat | Nous sommes une association qui travaille sur la réduction des inégalités dans la santé. Nous tentons aussi bien d’apporter des réponses aux urgences humanitaires, qu’aux problématiques de long terme. La fondation est engagée pour les réfugiés sur le territoire Français et à l’international. Nous accompagnons les acteurs de terrain, avec un soutien financier ou logistique. Nous faisons également des dons de médicaments en situation d’urgence.
Pourquoi s’engager avec la Diair ?
Valérie Faillat | Si l’on veut vraiment améliorer la santé des populations vulnérables, il ne faut se focaliser uniquement sur les actions de soin, mais également étudier les déterminants sociaux : le logement, l’éducation, l’apprentissage de la langue, l’insertion professionnelle… C’est là, l’intérêt de travailler avec tous les acteurs, qu’ils soient publics, privés ou associatifs. On prône l’engagement collectif !
Pourquoi s’engager dans le projet du train de la solidarité ?
Valérie Faillat | D’une part, c’est en effet un engagement collectif. L’exposition à bord du train nous le montre : Les problématiques sont très diverses, et nous avons besoins de tous les talents. Ce projet, c’est aussi la rencontre avec les territoires ! Le train va parcourir la France et aller voir les opérationnels. Car c’est là que se fait le travail. L’enjeu de ce train, je pense aussi, c’est d’aller à la rencontre de la population et d’essayer de changer nos regards sur les réfugiés.
Marianne Eshet, déléguée générale de la Fondation SNCF
En quoi consiste l’engagement de la Fondation SNCF pour l’intégration des réfugiés ?
Marianne Eshet | C’est un programme très ambitieux, lancé il y a un an. Il repose sur deux volets principaux, qui sont l’apprentissage du français et la création de lien social. Nous travaillons avec quatre partenaires associatifs : Les apprentis d’Auteuil, pour l’apprentissage de la langue française. France terre d’asile et Singa permettrons aux salariés SNCF qui le souhaitent, de parrainer un réfugié, pour qu’il puisse découvrir la culture de la société française. Enfin, l’association France Bénévolat proposera à des réfugiés de s’engager dans une association, afin de s’intégrer dans la société française.
Pourquoi s’engager avec la Diair ?
Marianne Eshet | Lors que nous avons lancé notre projet, nous voulions nous entourer des acteurs publics et privés les plus compétents. Il nous a donc paru évident de pouvoir s’appuyer sur une délégation interministérielle, qui pouvait rassembler tous les acteurs. Leur travail fait depuis un an est formidable. C’était pour nous un acteur évident auprès duquel s’engager.
Pourquoi s’engager dans le projet du train de la solidarité ?
Marianne Eshet | Ce projet est fort symboliquement, mais pas seulement. Le train va être un lieu d’accueil, de rencontres, d’hospitalité pour regarder les réfugiés sous un autre regard, les voir comme nos pairs. Nous avons vocation à vivre ensemble et ce train peut contribuer à nous permettre de nous découvrir et d’aller vers l’autre.
Marianne Eshet, déléguée générale de la Fondation SNCF. Photo : UNHCR.
Emma Ursich, déléguée générale de la Fondation Generali – The Human Safety Net. Photo : UNHCR
Emma Ursich, déléguée générale de la Fondation Generali – The Human Safety Net
En quoi consiste l’engagement de la Fondation The Human Safety Net pour l’intégration des réfugiés ?
Emma Ursich | Quand on a fui son pays, on a souvent tout perdu et tout est à réapprendre. Notre programme aide les personnes sous protection internationale à trouver le chemin de l’emploi ou à créer leur propre entreprise. On s’appuie sur notre réseau de 8 000 collaborateurs, qui vont accompagner des réfugiés dans leur parcours. Il y a quelques mois, on a par exemple monté un incubateur pour réfugiés à Montreuil, avec le soutien de la ville et des entrepreneurs locaux.
Pourquoi s’engager dans ce projet, aux côtés de la Diair ?
Emma Ursich | C’était une évidence, au vue de l’impérieuse nécessité d’agir et de prendre notre part. Ce train est une initiative vraiment originale pour changer le regard des français sur le monde de l’asile et des réfugiés. C’est une formidable occasion de montrer que nous tous, acteurs publics, privés, associatifs, nous pouvons contribuer à une meilleur intégration des réfugiés en France. Et l’intégration par le travail et l’entrepreneuriat est un facteur essentiel.
Alain Régnier, préfet, délégué interministériel chargé de l’accueil et de l’intégration des réfugiés
Pourquoi avoir lancé le Train des réfugiés ?
Alain Régnier | L’idée de ce projet est de créer les conditions d’un débat dans notre pays pour aller au delà des peurs dans notre pays. L’étranger est souvent présenté comme une menace, un risque. Beaucoup de « fake news » circulent sur le sujet des migrations. L’exposition du train montre que nous sommes dans l’application d’un droit international, d’une protection des personnes, d’une liberté de circulation.
C’est aussi la rencontre avec les territoires ?
Alain Régnier | Nous voulons aussi montrer que l’on peut apporter des réponses concrètes en proximité, que ce soit pour l’hébergement, le soin, le lien social ou culturel. Les élus locaux ont une responsabilité dans l’accueil des populations étrangères et des réfugiés en particulier. La Diair va les aider afin de favoriser le partage des bonnes pratiques puisqu’en janvier nous allons lancer le réseau SolidR des maires engagés dans l’accueil et l’intégration des réfugiés.
Propos recueillis par Théo, étudiant Journaliste en Service civique #réfugiés pour Territoires-audacieux.fr
Alain Régnier, préfet, délégué interministériel chargé de l’accueil et de l’intégration des réfugiés (Diair). Photo : UNHCR